Résumé
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Longtemps en marge des institutions du marché du travail traditionnelles, les plateformes de travail numériques sont confrontées à une offensive réglementaire. L’Espagne a adopté une série de mesures législatives – en particulier la loi Rider – qui la place aux avant-postes de ce mouvement mondial. À partir d’une étude de cas élargie conduite durant 18 mois auprès de divers acteurs, l’auteur évalue si elle est parvenue à réencastrer les livreurs travaillant via une plateforme dans les relations d’emploi classiques. Il brosse un tableau en demi-teinte: les livreurs ont désormais accès à un salaire fixe, aux congés payés et à la protection sociale, mais leurs espoirs ont été déçus s’agissant du traitement équitable, de l’autonomie et de la confiance mutuelle en raison de pratiques comme l’externalisation, le temps partiel subi et l’intensification de la surveillance. L’inefficacité de la disposition légale qui garantit l’accès des représentants des travailleurs aux algorithmes des plateformes en dit long sur l’ampleur des défis à relever.
Mots clés: gestion algorithmique, plateformes de livraison, relations d’emploi, législation du travail, Ley Rider, travail de plateformes, droits des travailleurs, conditions de travail, Espagne